Résultats du T1 des grandes banques : succès dans le trading, inquiétudes sur le crédit — comment les droits de douane de Trump ont influencé les bénéfices

Jacob Falkencrone
Responsable de la Stratégie d’Investissement
Points clés :
Les banques ont enregistré des bénéfices record dans le trading, stimulés par la volatilité des marchés provoquée par les droits de douane de Trump.
Un affaiblissement du crédit et un ralentissement des opérations financières révèlent une prudence économique plus profonde.
À retenir pour les investisseurs : rester diversifié, patient et prudent face à l’incertitude persistante.
Résultats du T1 des grandes banques : triomphe du trading, inquiétudes sur le crédit — l’impact des droits de douane de Trump
Les géants de Wall Street ont publié leurs résultats du premier trimestre dans un contexte mouvementé, marqué par la stratégie tarifaire agressive de Donald Trump et la montée des craintes de récession. À première vue, les banques ont profité d’une forte volatilité des marchés pour engranger des profits de trading exceptionnels. Mais une analyse plus approfondie révèle une prudence persistante et une incertitude économique bien réelle.
Les traders transforment la volatilité en or
Les fluctuations de marché déclenchées par les droits de douane de Trump ont généré près de 37 milliards de dollars de revenus de trading pour les plus grandes banques américaines—leur meilleur trimestre depuis plus de dix ans.
JPMorgan a battu des records, avec une hausse de 48 % des revenus du trading d’actions.
Goldman Sachs a pris la tête avec 4,19 milliards de dollars de revenus issus des actions.
Morgan Stanley n’est pas en reste, affichant une hausse de 45 % dans cette même activité.
Bank of America et Citi ont également enregistré de solides gains, les investisseurs ajustant leurs portefeuilles face aux turbulences des marchés.
Mais les investisseurs doivent rester prudents : ces revenus spectaculaires sont liés à une volatilité passagère, et non à une force durable. Ils ne racontent qu’une partie de l’histoire économique actuelle.
Sous la surface : le crédit et les fusions-acquisitions inquiètent
À l’opposé de l’euphorie du trading, les activités de crédit et de banque d’investissement ont envoyé des signaux préoccupants.
Wells Fargo a manqué les attentes de bénéfices, la faible demande de prêts révélant une prudence croissante chez les consommateurs et les entreprises.
Goldman Sachs a vu ses revenus en banque d’investissement chuter de 8 %, les entreprises reportant fusions et introductions en bourse dans un climat d’incertitude économique.
Même les banques qui ont évoqué une certaine résilience du consommateur ont adopté un ton prudent :
Bank of America a salué la qualité du crédit et une légère hausse de 4 % des dépenses de consommation.
Citi a enregistré un chiffre d’affaires record dans la banque de détail, mais a nettement augmenté ses provisions pour pertes sur prêts, en prévision de tensions futures.
Les PDG de Wall Street naviguent prudemment dans la tempête
Les dirigeants des grandes banques ont adopté un ton mesuré lors des publications de résultats :
Jamie Dimon, de JPMorgan, a explicitement évoqué une « turbulence considérable », citant les tensions géopolitiques et les incertitudes commerciales.
David Solomon, de Goldman Sachs, a conseillé aux investisseurs de patienter « jusqu’à ce que les politiques soient plus claires », reflet d’une inquiétude partagée dans le secteur.
Jane Fraser, PDG de Citi, a salué de solides résultats actuels mais a elle aussi souligné la prudence face à la politique tarifaire imprévisible de Trump.
Ce ton collectif de prudence rappelle que, malgré des gains immédiats, la confiance économique à long terme reste fragile.
En résumé : ce que les investisseurs doivent retenir
Les résultats contrastés des grandes banques soulignent trois éléments essentiels pour les investisseurs :
Des bénéfices de trading records portés par la volatilité sont impressionnants, mais de nature éphémère.
Le ralentissement du crédit et des opérations financières reflète des inquiétudes économiques profondes.
Les avertissements des dirigeants traduisent une incertitude réelle sur les perspectives de croissance.
Investir dans un contexte d’incertitude persistante
Les résultats des banques ce trimestre rappellent puissamment qu’au-delà du vernis brillant de Wall Street se cachent de véritables inquiétudes : des consommateurs prudents, des entreprises hésitantes, et une économie sous tension. Alors que les politiques commerciales de Trump continuent de secouer les marchés mondiaux, les investisseurs auraient tout intérêt à modérer leur enthousiasme pour les gains de court terme, au profit de stratégies diversifiées et réfléchies.
Patience, diversification intelligente et maîtrise du risque—plutôt que la course aux profits temporaires liés à la volatilité—seront sans doute les approches les plus payantes. Comme l’a bien résumé David Solomon de Goldman Sachs :
« C’est peut-être le moment de faire une pause et d’attendre un ciel plus dégagé. »
Conclusion : des bénéfices records qui masquent des tensions profondes
Ce que révèlent les résultats des grandes banques est clair : les profits records dans le trading masquent des inquiétudes économiques sous-jacentes. Pour les investisseurs, cela signifie rester prudent, diversifié et patient alors que les marchés s’engagent sur une route toujours incertaine.
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